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Ca risque dêtre un peu difficile, parce que moi-même
je me souviens pas de grand chose à propos de ces chansons-là.
La plupart ont été écrites entre juillet 94, et le
printemps 96, la première ça doit être Combs-la-ville,
et puis la dernière, je nai plus de souvenirs...,
donc de circonstance... Ca fait bientôt huit ans, ce qui fait plutôt
longtemps. La première chanson quon ait écrite avec
Olivier, elle, est beaucoup plus vieille encore et cétait
une chanson en anglais, un truc pas bien intelligent mais dont finalement
je me souviens mieux que de certainesautres. Une chanson plein dironie,
vachement mordante sur un homme qui parle à une femme qui est amoureuse
dun autre et qui lécoute se plaindre... Olivier habitait
à lépoque rue Doudeauville, à Château
Rouge, je lui avait amené le texte en lui disant quon avait
quà en faire un truc à la Syd Barrett, Ca lui avait
pris à peu près cinquante secondes. Olivier à lépoque
savait jouer Bike à la guitare ce qui mimpressionnait
pas mal. A cette époque-là, je travaillais au Mac Donalds
Beaugrenelle, et je dormais tout le temps, au cinéma, toutes mes
après-midi de congé, pendant la pause, au restaurant, dans
le métro, dès que jétais assis quoi. Je sais
pas pourquoi je vous raconte ça. Mais comme sur les chansons, je
me retrouve un peu à court, jai limpression que ça
compense. Je me souviens aussi que javais vu une photo de Daniel
Johnston, dans le même costume que moi, avec le même balai
que moi, dans les inrocks, (à lépoque, cétait
un journal différent, je crois, ou alors moi jétais
très différent), et étrangement de voir cette photo,
ça mavait rassuré sur mon avenir. Quelquun qui
peut se sentir rassuré dexercer le même métier
que Daniel Johnston maintenant que jy repense, jai un peu
de la peine pour lui. Donc ça cétait 92-93, quelque
chose comme ça. Il sest passé dautre chose après,
qui sont un peu évoquées dans ce premier album, et dautre
choses avant.
On a enregistré cet album, à Clamart, dans le sous-sol de
la maison des parents de lingénieur du son, Jean-François,
quétait très gentil et qui débutait lui aussi
plus ou moins comme nous, cétait son premier album aussi,
et je crois que quelque part cétait mieux quon en soit
tous au même point... On a pu faire mal, mais au moins beaucoup
de ce quon voulait grâce à lui. Sa phrase préférée
et je dis ça avec beaucoup de tendresse parce que jen ai
beaucoup, et que je suis un garçon gentil, toujours bien gentil,
toujours été, sa phrase préférée cétait:
Un ingénieur du son trouverait à y redire. et
je pense que cest vrai.
On enregistrait le week-end, et le vendredi soir. Cétait
un peu distendu comme manière. On bossait tous la semaine, alors
je suppose quon avait pas le choix. Moi je faisais de la téléphonie,
comme on dit, alors le vendredi soir, le soir des voix, je
crois pas me souvenir que javais le plus grand amour pour ma propre
voix. Plein de choses, on les a faites nimporte comment, mais cétait
marrant et maintenant quon sait on referait plus comme ça,
et peut-être cest dommage. Comme un harmonica, dans un tuyau
de sopalin, ralenti autant de fois quil était possible, puis
rajouter un saxophone, passé dans une pédale Wah-Wah, sorti
dans un ampli basse, à deux francs cinquante... Faire nous-mêmes
le peu de percussions quil y a sur lalbum. Enregistrer les
instruments séparément, un par un mais sans click dans les
oreilles... Ce qui fait que tout est bancal, tout est de travers, tout
est fait en dépit du bon sens. Cétait une autre époque,
un autre monde, comme dit lautre, non pas que ce soit vraiment une
mauvaise chose, mais en tout cas des disques comme ça, on en fait
plus. Ou alors on appelle ça des maquettes.
On était plus inconscient en ce temps-là, un peu plus naïf,
et alors peut-être un peu plus heureux. Dans le métier
en tout cas. Comme linconscience quil nous a fallu pour monter
sur scène lors de notre premier concert. Cest quelque chose
dont jai un peu honte maintenant, mais à lépoque,
on se marrait pas mal. Linconscience, cest comme la drogue,
cest mal. Et cest douloureux, après coup. Et puis ça
coûte cher. Mais sur le moment, sur le moment, bah, cest mieux
quoi... Cest plus léger.
Il y a eu dautres chansons avant ce premier album, avant la période
officielle Jai découpé sa tête,
Ma petite sur, Le grand Ménage, des
chansons quon a enregistrées aussi spécialement pour
cet album mais alors dont je me souviens encore moins. Un truc qui sappelait
Le Lit, je crois, à cause de The Bed de Lou Reed, un
truc plein de sous-entendus, en gros, moi je croyais te faire plaisir,
mais tu ne voulais jamais venir, vaguement un truc comme ça.
Trop fort.
Ces chansons, et même dautres pires encore, Jumbo, par exemple
lhistoire dun mec, qui travaille à disneyland, dans
le costume de Jumbo, donc et qui est amoureux de la fille quest
dans Minnie, je crois... On les a envoyé au monde entier, voir
le chapitre sur linconscience, cest à dire vraiment
à tout le monde tous les journaux, toutes les maisons de disques,
les radios. Bien sûr, il y a que Lithium qui ait répondu.
(Parce que cest les meilleurs). Donc je voudrais en profiter pour
remercier Vincent le patron, qui à lépoque était
presque aussi inconscient que nous létions, et par la même,
mexcuser auprès de tous les autres. On était jeune,
on savait pas.
Je vais essayer daller dans lordre, mais je garantis pas davoir
quelque chose à dire à chaque fois.
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Comme cest triste les
fins, je vais plutôt raconter une histoire drôle, quest
une histoire vraie, ce qui fait que ça sappelle une anecdote.
Jaime beaucoup les anecdotes. En plus, il y a une star dedans, alors
cest une super anecdote.
En ce temps-là, nous étions jeunes, et donc nous nétions
pas particulièrement au fait de ce quil faut savoir pour
être cool. Cest vrai. Alors que maintenant bien sûr,
ça parait dément. Dément, tellement quon est
cool maintenant. Or donc , je disais, Olivier avait une basse électrique,
Fretless, déjà les connaisseurs font bah, je le dis pour
ceux qui ny connaissent rien, faut faire bah. Une basse fretless,
sans tête, alors là cest vraiment dégoûtant,
noire, très, très 80, quoi. Or à lépoque,
les années 80, cétait pas cool du tout, mais alors
vraiment pas du tout, même pour les anciens artistes des années
80. Cest dire. Doù jen viens, à notre
star sus-mentionnée, Daniel Darc, invité par Diabologum,
qui assurait notre deuxième partie ce soir-là. Alors Daniel
Darc, il est dans les loges, et apparemment il a pas du voir notre concert,
parce que, comme ça, il se met à dire, ouah elle est horrible
cette basse, et bien sûr comme il y a personne, il se met à
parler à Olivier, quest très poli comme garçon.
Ah putain, cest pas croyable, ah la basse, putain, elle est
immonde, non, mais ty crois. Ah, ah, quest-ce quon rigole,
quelle est vraiment à vomir, ah les cons. Ah, ah, ah. Jy
crois pas quil y en ai encore qui joue là-dessus. Et
peut-être même quà la fin, il lui a même
tapé dans les mains à olivier. Ah tape men cinq, mon
poto. Mais ça jinvente peut-être, je suis moins sûr.
Moi jen ai plein, danecdotes avec Daniel Darc, vu quon
était voisin de quartier, et quon avait le même E.D.
Cest la seule star que jai jamais croisé dans mon E.D.
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