En
absolue non-exclusivité n° 2, ce 2° texte re-écrit
à la re-demande de "Philippe
Dumez", Le Grand, et paru dans le fanzine "Hit Records N°
2 ", "musique et B.D.", il y a déjà quelques
temps, début 2003.
Où Pascal, notre chanteur et ami, nous raconte une nouvelle fois
sa vie toujours passionnante, avec toujours autant de goût et des
avis qui tranchent et qui font encore plus mal, avec de la retenue aussi
et toujours le meme tact impressionant.
Un 2° texte poignant.
(avec une autre idée à un autre moment.)
QUELQUE
CHOSE DE L’ORDRE DU N’IMPORTE QUOI.
J’aurais tellement aimé vous entretenir, “à
la petite franquette”, tranquillement, magnifiquement, désinvoltement,
de choses et d’autres, de la perspective Nevski, de Randy Newman,
de pensées profondes, amères un brin, un zeste, pour relever
le tout, (en plus Randy Newman, il est hyper cool en ce moment, même
Mendelson, honnêtement je le dis tout à trac, c’est
Mon Groupe Préféré, même eux ils font une reprise
de lui sur leur prochain album, qu’est une tuerie grave,) par exemple,
entre autres mais aussi, j’aurais tellement aimé vous parler
de la version Hey Baby (New Rising Sun), sorti sur ‘First
Rays Of...” le soi-disant 4°eme album “Officiel”
d’Hendrix...Où le groupe essaye de commencer une chanson,
intro classique à la Hendrix, c’est à dire: riff très
construit appel de guitare, Mitch Mitchell, qui rentre comme d’habitude,
dans la musique, il ne joue jamais le beat tout con, Mitch que j’l’appelle
moi même, il joue toujours un truc vraiment différent pour
chaque chanson. La basse d’abord avait doublé la guitare,
comme Billy Cox, quand il est arrivé dans l’Expérience,
a souvent fait. Noel Redding, lui, jouait de la basse, au sens premier
du terme comme on doit jouer de la basse, POUM POUM POUM, la grosse note
de l’accord de base quoi. (Je sais que pour les néophytes,
là, on vient de rentrer dans la pure exégèse musicologique,
mais ne décrochez pas, faites un effort, vous allez apprendre des
choses, c’est pour ça, c’est pour vous : la basse c’est
comme la guitare mais y a moins de cordes et c’est plus gros. Voilà,
suffit pour l’instant de ce jargon technique de spécialistes
introduits.)
Redding, bien sûr, c’est un bassiste magnifique mais Cox,
lui, il joue les notes et c’est...différent. Et donc ils
sont là, ils commencent et puis il s’arrêtent. C’est
vrai que c’est peut-être pas super, super en place, la batterie
est un peu à la ramasse...Ca s’arrête, et là,
Hendrix lance autre chose, petit truc funky, joli, quasi Curtis Mayfield,
les autres s’y mettent, et dès qu’ils sont collés,
Hendrix commence à décoller, justement, à jouer un
solo, tellement...tellement, pur et beau et mélodique, le son,
noir (la bonne blague), chaud... Je sais pas si y en a qui se souviennent
de la pub pour le chocolat Nestlé Dessert de il y a longtemps,
avec la poire, et le chocolat qui coule dessus, et des petits balais,
sur une caisse claire, qui font shush, shush, shush. Le solo ce serait
comme du gros chocolat chaud brûlant, qui coule, mais tellement
léger en même temps, tellement aérien, c’est
pour ça j’ai fait la métaphore du décollage
au début. Tout se tient, n’est-ce pas...
Après comme c’est Live en studio, on entend Hendrix qui dit
“Is The microphone On ?”, est-ce que le micro est ouvert demande-t-il
dans la langue de...un anglais au hasard, ou un américain au hasard
aussi, ou d’un australien vraiment quelconque. (Ce sont des mots
de tous les jours.)
Et un temps je me repassais juste ça de la chanson, la fausse intro,
le re-départ, et sa voix quand il demande...et je recommençais
au début. Juste ça. Après c’est moins bien,
c’est bien un peu triste quand on connaît les problèmes
d’Hendrix à l’époque, mais bon y a mieux ailleurs...
Des fois quand je suis fatigué, ou que j’ai bu beaucoup de
bières, ou que ma femme est partie, loin, dans un autre pays, où
y a des hommes plus beaux que moi, et plus riches aussi, et c’est
vraiment très loin d’être difficile...Quand je suis
triste, et ben dans ces cas-là la mort d’Hendrix, ça
me rend tout chose. Aussi quand je regarde le live à l’Ile
de Wight ou on voit vraiment qu’il en peut plus, mais plus du tout...Ca
me rend triste. Triste, triste.
Presqu’autant que quand je lis des bios de Lennon, quand on arrive
à la période ou il est resté cloîtré,
prostré, dans le Dakota, l’immeuble, et qu’il faisait
rien qu’à bouffer, et toujours la même chose en plus
et regarder la télé, et demander quand est-ce que “maman”,
le petit nom de Yoko Ono, rentrait et qu’elle, le trompait avec
je sais plus qui, au vu et au su de tout le monde, ça aussi, et
ben ça me rend triste. "Johnnie, qu’est-ce qui se passe,
mon petit, tu me fais de la peine, tu sais...Le concert à Toronto,
avec Maman sous son drap et toi qui regarde la caméra, avec tellement
de morgue, et de mépris comme pour me dire à moi, à
moi, mon petit John, à moi, pour me dire : “Hein que c’est
pathétique, attends c’est pas fini, elle va faire pire et
je t’emmerde va te faire foutre”, à moi t’as
l’air de me dire ça..."Mon dieu que ça me rend
triste...Ca aussi.
Passons, passons et revenons...
Longtemps, j’ai eu une cassette d’Hendrix, que j’avais
acheté un jour qu’on était monté à Paris,
peut-être que c’était mon anniversaire, et ma mère,
elle m’avait offert 4 cassettes que j’avais choisi : Paul
Simon, une compilation, Chris Réa avec On The Beach, (j’étais
jeune, et puis il jouait de la guitare), peut-être Ocean Boulevard
de Clapton, (j’étais jeune, et puis il jouait de la guitare
aussi, même mieux il parait qu’il joue super bien, lui, moi,
j’veux bien, j’suis là, j’écoute, j’attends,
bon c’est ce qu’il parait quoi), et puis, et puis Hendrix,
Live at Winterland, qu’on trouve plus Ma cassette a disparue,
elle est partie un jour, dans le cimetière des cassettes que j’avais
qui sont disparues, mais que mon pote Stan il a en CD, et des fois on
l’écoute dans sa voiture, et l’intro qu’il y
a dessus d’Hey Joe, et ben pareil, j’écoutais que l’intro,
je rembobinais et je recommençais et je rembobinais...
Ce qui me fait penser, que déjà tout petit, j’aimais
que la musique de vieux. C’est pas triste, ça, aussi ?
Oh oui, j’aurais tellement aimé vous parler de ce solo d’Hendrix,
sur cette chanson, rien qu’un peu, ou alors, oui, pourquoi pas...Des
B.O. de films supers, mais que justement les films, je ne peux pas les
regarder parce que les B.O.s sont tellement bien faites et de bon goût,
c’est à dire le mien, que je passe mon temps à penser,
à dire même parfois tout haut, dans les salles, ça
peut devenir gênant, BYRDS, NEIL YOUNG, PREMIER ALBUM, VAN MORRISSON,
T.B. SHEETS, MARVIN GAYE, je passe mon temps à jouer au Blind Test,
ce que j’aime bien, c’est vrai j’aime beaucoup ce jeu,
mais bon, ce n’était pas ce que j’étais venu
faire malgré tout, au cinéma, au prix que ça coûte
cher, je peux rester jouer chez moi. Tout seul, en plus, je gène
beaucoup moins, j’ai remarqué.
Le pire bien sûr, c’est quand c’est un tout petit plus
compliqué que les sus-nommés et donc que je cherche plus
longtemps que 3, 4 secondes.
L’actrice peut bien à ce moment-là raconter n’importe
quoi, ( c’est elle qu’a tué Frank en fait, mais ça,
bien sûr, elle le dit très vite, en pleurant à moitié
en plus, alors j’comprends plus rien, elle se mouche après
comme si de rien n’était), moi je m’en fous, je suis
là à me demander c’est qui qui chante, bordel, merde
c’est qui qui chante??? Non, laisse tomber je sais que c’est
pas Frank. Il est mort au tout début, je le sais, y avait pas de
musique à ce moment-là.
J’aurais tellement voulu, vraiment, écrire ce qu’il
était prévu que j’écrive...
La musique...Oui, oui, je sais bien, mais en fait NON.
Je ne vous raconterais rien, pas ça, ni sur Hendrix, ni sur les
B.O. de films, ni sur ma maman, non plus...CAR...
Une plus grande mission nous appelle,
“certaines choses”, (“de l’ordre de” la
mise en mots), nous intiment l’ordre d’être formulés,
car ce n’est pas nous qui travaillons les mots, non, nous en sommes
incapables, cancrelats prétentieux que nous sommes, (attention,
paradoxe génial et tellement fécond) mais bien les mots
qui nous travaillent...Ah la magie des mots. Merveilleux mots, oh que
je vous aime, Moi comme Vous tous mes amis... simplement, Poète.
Une plus grande mission nous appelle donc et j’ai besoin de vous
:
La création du Goulag pour les Cons. ou GPLC, ou encore tout simplement,
Club Med en Sibérie, (Une Maison de Retraite, en Quelque Sorte
Très, Très Loin de Chez Moi) pour Tous Nos Amis Qui disent
à la Radio, à la Télé, voir même, au
Bistrot, dans mon quartier, c’est fréquent, pour tous ceux
qui disent : “QUELQUE CHOSE DE L’ORDRE DE”.
Ca donne donc, le “CMSUMRQSTTLCMTNAQRTBQCDOD”, je préfère
dire GPLC, c’est plus fédérateur, mais on peut discuter,
je suis pas fixé. GPLC, j’aime bien, j’préfère
mais bon.
Un bâtiment spécial y serait aménagé pour tous
les acteurs de théâtre qui disent, à France Culture
:
“Hum, ce n’est pas moi qui travaille le “matériau”,
(sous-entendu leurs rôles, n’est-ce pas...) non mais plutôt
le “matériau” qui me travaille.”
On va me dire que c’est cruel, qu’il va faire froid, là-bas...Ah,
Ah, mais oui...
“-Quelque chose de l’ordre du froid a fait son apparition
dans une certaine région où vivent certaines gens, et ça
je crois que c’est de l’ordre du non-dit qui se doit d’être
dit, d’être mis en lumière.
-Certaines choses de l’ordre de la reproduction gèlent, où
plutôt certaines choses liés à la procréation
sont gelés par certains paramètres géo-météorologiques
absolument niés par une certaine catégorie du pouvoir en
place.“
Le pouvoir en place, c’est MOI ! Et je ne doute pas effectivement
que dans mon goulag, même en plein été, même
en été, mes grands amis, Il fasse TRÈS, TRÈS
FROID...
Excusez-moi, si je crie dans le papier et que c’est pour ça
que je mets des majuscules...Je m’énerve, mais aussi c’est
parce que j’ai lu un bouquin de Manoeuvre, ça déteint,
alors ça explique.
Bien, d’ailleurs, le bouquin, beaucoup aimé, les 2 premiers
tiers, après forcément comme c’est autobiographique,
l’”Enfant du Rock” ça s’appelle, alors
“fatalement” comme dit ma grand-mère, il lui manque
la fin au monsieur.
Ma grand mère elle dit aussi Zlip de bain, tu as pensé à
prendre ton Zlip de bain...Pardon Mamie ? Ton zlip, mon petit. Oui Mamie.
Sinon, rien. J’ai lu un livre ?
François Bon, Les Rolling Stones. Point.
Le livre n’est pas mauvais, en fait si, mais ce que je veux dire,
c’est que ce livre là n’est pas nul. Un livre ou j’apprends
des trucs, c’est pas nul. J’en ai appris, moi, d’autres
peut-être, non.
En fait c’est quoi qui marche pas alors, oui c’est quoi.
Et puis finalement, je voulais dire du mal, de François Bon dans
sa toute magnifisciente fatuité, (vous avez remarqué, déjà,
pas de sous-titre : “En toute Modestie”, il aurait dû
l’appeler son livre), et puis non ça m’ennuie, même
pour en dire du mal, il m’ennuie, et puis en plus, j’ai promis
à ma femme, et puis à un ami, aussi, un jour, comme ça,
j’étais saoul, de ne plus dire du mal...
C’est pas bien, et puis ça ne sert à rien. J’étais
saoul.
Le livre, ceux qui l’ont lu Savent,
Ceux qui l’ont pas lu s’en foutent, et puis voilà finalement
moi aussi.
François Bon, son livre, et mon pire souvenir, s’auto-détruieront
d’eux-mêmes dans 30 secondes.
Et si vous-mêmes ou moi par exemple étions pris en flagrant
délit lors de notre mission, la postérité nierait
être au courant du moindre de nos agissements.
Vous en voulez quand même un exemple de pourquoi c’est douloureux
de lire un livre, des fois...Oui ? Non? Tant pis. Mick Jagger, à
qui on demande pourquoi il ne porte plus de cravates, nous raconte que
bien oui quand on sort en courant d’un théâtre, “a
fan”, pourrait lui attraper la cravate en question alors c’est
dangereux Ah, AH. Mick Jagger rigole...Il est encore jeune, à l’époque,
et moi j’y crois, qu’à l’époque il rigolait
vraiment.
Et donc “A fan”, en anglais de François Bon, différent
de celui que nous avons observé plus haut, c’est bien sûr
un ventilateur, c’est vrai d’ailleurs, c’est dans le
dico, c’est donc vrai et c’est bien évident.
Ce qui nous donne, en gros, (ne comptez quand même pas sur moi pour
aller rechercher la vraie phrase, mais il y a en a une pareille, je jure
que c’est vrai.)
Mick Jagger :
“oui ben quand je sors des théâtres c’est dangereux
parce que on est assailli par des ventilateurs hystériques, qui
nous courent après, en hurlant nos noms, les ventilateurs peuvent
nous attraper par la cravate...Etc..Etc...Ailleurs, Bill Wyman nous raconte
: “les ventilateurs étaient massés devant l’hôtel
alors avec Brian, on allait à la fenêtre, et on disait à
Ian, dit tu me ramènes le ventilateur avec le pull rose ce soir,
hein?”
comme dit Pierre Georges du Monde, en un accent de lucidité qui
laisse rêveur, pour un journaliste... : “Il y a des choses
qui sont importantes et d’autres qui ne le sont pas.”
Et bien, c’est vrai. Bravo. Goulag.
Ce livre n’est donc pas une chose importante.
C’est marrant, ce François Bon, parce que je veux dire il
aime bien les Stones, donc, bon moi j’suis parti pour l’aimer
bien lui. Et puis il finit, au bout de quoi...3 lignes, par me sortir
par les yeux. Une fois, pareil, j’l’avais vu à une
lecture, il avait fait un livre où il recueillait des témoignages
de Sdf, de gens paumés, de “naufragés” comme
dit Patrick Declerc (chez Terres Humaines et ça s’appelle
”Les Naufragés”. Et c’est magnifique et intelligent
et terrible aussi...)
François Bon, donc, c’est pas mal son projet, les gens qu’il
interviewait allaient mourir, ou disparaître, et lui il va écouter
leurs histoires, il les consigne, les édite, et moi je dis Bravo,
c’est beau...J’y vais. On est là dans une salle, des
photos, portraits de gens ravagés, en noir et blanc immenses qui
défilent sous nos yeux, et notre Chef Bloc D du GPLC, assis à
sa table qui explique, comment il a fait, pourquoi il l’a fait,
amis je vous jure jusque là tout va bien. Alors v’la-t’y
pas qu’il commence la lecture, mais, mais qu’est-ce qu’il
fait l’artiste, il...Il...Il imite les gens !!!!!!!Je vous jure
là sur la scène avec son mètre 50, il se lève,
il fait des grands gestes et il imite, comme André Lamy, (comme
André Lamy, aussi bien, presque...) une vieille édentée
bourrée, un jeune traveler à l’agonie, on voit les
photos au dessus, et lui, il imite, la démarche, les gestes le
ton de la voix, les ACCENTS, il fait aussi les ACCENTS. Mon dieu tout
puissant protégez-nous de la connerie elle aussi toute puissante,
nous sommes faibles et désarmés...Car nous sommes faibles
et désarmés. Mais, oui. Arrêtons-nous un instant et
contemplons, mes amis, mes frères, le pire.
Regardez-le, le pire dans les yeux, car c’est là que le bat
blesse, et que le pire importe...C’est que, une fois que j’ai
dit ce qu’il faisait sur scène, le pingouin, si, on ne sait
jamais, si une personne, quelqu’un tiré au hasard, un quidam,
bon, le quidam, je lui raconte ça et lui il ne ressent pas le grotesque
horrible de la situation, l’absurdité vulgaire de ce mec-là,
il me dit, le quidam, “ben oui et alors”, ben alors moi, je
sais pas, j’ai pas les mots, pas les mots non, les mots n’ont,
aucune importance en la circonstance. Groove, Baby Groove. Merde j’ai
encore chanté du Jonasz, là. Je me suis laissé emporter
par ce mOOvement qui groove...Merde, merde, de plus en plus, ça
me prend, je sais pas ce que j’ai...Pas d’excuse en plus il
joue pas de la guitare.
François Bon, lui, il a les mots, et...(sa place au goulag, aussi.)
Passons, passons, puisque tout passe (citation)...
Notons, à propos de traductions, que l’on peut trouver ailleurs,
dans des bouquins de musique surtout, remarquez, de la pure poésie,
rien de moins que ça, un degré d’invention inimaginable,
par exemple dans la collection “Camion Blanc”, c’est
vrai qu’ils sont assez balèze dans le genre...
Tiré du bouquin sur Neil Young, écrit par un mec, un étranger
je suppose et traduit par Naik Le Roux, même le pseudo semble prodigieux,
on a le droit à des sommets de n’importe quoi. Allez pour
faire rire vos amis, (ceux qu’en ont pas essayent dans le bus),
pris dans n’importe quelle page tirée au hasard...
“Like a Hurricane"
l’une des chansons les plus célèbres de Young, mais
la version présentée ici-
une lecture pédestre qui ne capture la lumière que vers
la fin du solo- est loin d’être définitive.”
et juste en dessous, a propos d’autre chose, “ce titre
termine l’album sur une note basse avec une amusante satire de harangueur...”
Attendez, monsieur c’est pas fini, c’est pas fini, non mais
vous descendrez à la station suivante, attendez, page suivante,
je vous jure que c’est sur la page suivante,
“Sugar Mountain
Un live éternellement choyé, une plainte acoustique simple
enregistrée sur un magnétophone personnel qui transmet à
l’émotivité ce qu’elle perd dans les couplets
assourdis.”
et plus loin encore, “mais la tension croissante vers une guitare
insupportable et une cacophonie de hurlements est l’apothéose
émotionnelle”.
A l’arrivée, c’en devient tellement génial,
que c’est difficile de penser qu’un être humain normalement
constitué, (avec un cerveau par exemple), puisse être capable
réellement d’écrire ça, c’est pas possible...
Plein de choses ne sont pas possibles, en fait...
Qu’un
mec ait écrit ça, ça fait un, qu’un mec ait
PAYÉ pour une traduction pareille, deux, que le mec qui a écrit
ça ait encaissé son chèque sans mourir de honte dans
l’instant, PAF, je suis mort, trois, que ce livre soit en vente,
contre du vrai argent qui coûte très cher, quatre, qu’on
le trouve dans les bibliothèques municipales, que je l’emprunte,
que je le lise...Ce qui prouve quoi à l’arrivée, hein
ce qui prouve quoi, ben que, en fait, je sais pas ce que ça prouve...Arrivé
quand même à la page 135, s’il vous plaît, page
135 et le pire étant que je vais finir cette...Ce...Euh livre?
Certainement je vais le finir. (Y a des photos que je connaissais pas
et j’aime pas lire les photos à l’avance dans un livre)
La seule et unique possible explication de l’existence de ce livre,
c’est qu’en fait il ait été traduit par un logiciel
de traduction automatique, un de ceux qu’on trouve un peu partout
sur le net. (Sur Internet c’est super, tu cherches un truc, hein,
au hasard, tu vois, pouf, tout, y a tout, tu trouves tout, bon par exemple,
un logiciel de traduction automatique ? vas-y mets ta phrase, c’est
bien, elle est bien, alors ça donne quoi ? “De la roche dure
au métal poubelle, une explanation de la guitare.” C’est
bien.)
Et que ce soit un logiciel aussi qui l’ait écrit au départ,
le bouquin, et que ce soit pas moi qui le lise mais par exemple, euh,
le quidam de tout à l’heure ça lui apprendra à
ce con.
Soit ça, soit Naik Le Roux, le traducteur, il s’est trompé
sur internet, il est con lui aussi, il a téléchargé
de la super drogue...On trouve tout dessus. T’y vas, tu trouves.
Sinon...pour la fin qui approche...Sinon...Oui, Manset. Manset, j’en
avais parlé, de ses deux derniers albums, dans le numéro
1, comme quoi j’allais les emprunter, juste, par fidélité,
ou pour être sûr, ou juste parce que c’était
gratuit. Je sais plus. J’ai fait, j’ai entendu, et...Je préférerai
pas...Non, vraiment, j’aimerais mieux pas...Ses albums d’avant,
ils étaient pareils ? Et c’est moi qu’ai changé
? ou avant, c’était quand même un peu plus...Enfin,
un peu moins quoi..Enfin...Non, voilà, en fait, vraiment j’préfère
pas.
Sinon, oui, encore, c’est parce que, il y avait quelqu’un
dans le numéro 1, encore, qui disait que : “Quand on connaissait
pas et ben alors on disait pas.”
(du mal je crois que c’est du mal qu’il fallait pas dire,
alors que moi, n’est-ce pas bien sûr...C’est tellement
plus pratique de pas connaître.)
Alors comme je parlais, sans connaître, hein, (encore une fois faut
pas déconner), de Albert Marcœur, dans le numéro 1
aussi, et bien j’ai été emprunter pour savoir...
Ca fait comme une suite, ça fait un peu concept et c’est
bien.
Et bien c’est vrai. Quand on connaît pas, on sait moins bien.
Marcœur, c’est pas mal. C’était un double album
cd, avec 2 de ces premiers albums, par cd. Y avait un peu trop peut-être,
et puis je suis très occupé en ce moment, j’ai plein
de trucs que j’m’occupe, alors Albert Marcœur, j’m’excuse
mais faut pas venir me faire chier, comme quoi, alors parce que quoi ?
j’aurai écouté que 2 morceaux, sur les 40, alors comme
quoi, j’pourrais pas dire comme ça, que c’est pas mal
en fait. Bon les paroles, c’est naze. OK. Moi j’étais
là, avant, j’croyais qu’c’était important
et tout les paroles, quand même, les PAROLES dans les CHANSONS,
mais en fait, on m’a dit, non. Et puis j’vois bien quoi, les
gens comme ils s’en foutent.
Je sais, je sais, je cite plus de noms, rien qu’à un concert
dernièrement, “le plus grand groupe de scène de la
France toute entière actuellement”, (non, non, pas Noir Désir,
justement eux depuis 2, 3 albums ils se mettent à écrire
des paroles qui sont bien, y z’ont vraiment rien compris ou quoi.)
Donc le concert. La foule, mon dieu la foule comme elle est contente,
les gens autour de moi, il sourient, les filles dansent et tout, c’est
chaud, ça bouge grave, y a un mec qui m’dit “super
hein ?” (il me connaissait pas bien, c’est le pourquoi) Alors
je dis : “Ah oui, les filles elles dansent avec leur corps qu’est
sensuel et tout, mais enfin comme qui dirait les paroles, c’est
pas terrible si ?”
Alors il me dit “hey mais les paroles on s’en fout”
Ah merde, quel con, moi aussi, j’avais encore oublié.
Alors Marcœur, les paroles on s’en fout, la musique c’est
bien, vraiment. On dirait Tom Zé du début, j’aime
bien Tom Zé du début.
Une fois, un journaliste, très influent, que tout le monde lit,
un vrai quoi, je cite pas de noms mais c’est dur bordel... Comme
mon producteur, courageux, il essayait de dire que son groupe c’était
bien, les paroles tout ça, (j’en parle, j’suis détendu,
c’était pas moi), l’autre il lui dit, “tu vois,
Boards of the Tortoise, (certains remarqueront peut-être que je
me souviens plus du vrai nom), et ben ils disent la même chose,
mais eux, en plus, ils ont même pas besoin de mots.”
Je préviens gentiment le quidam de tout à l’heure,
que s’il revient pour me dire, “ah ouais et alors quoi, le
problème il est où ?” J’y pète gentiment
sa gueule dans le prochain numéro.
Pascal
Bouaziz
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